Dañs ar bleiz

Publié le par lecroisty-tahiti

images« Vous allez « gavotter » à tahiti ? Vous tenir par les petits doigts et porter une coiffe bigoudène ? Allez, faites-nous une petite démonstration, là, sur la table. » Est-ce qu’on demande à une championne de danse aquatique synchronisée, en vacances dans le Finistère Nord, d’écarter les cuisses dans une Manche à 15°C pour constater si oui ou non, au contact de l’eau, ses guiboles se transforment en queue de poisson ? Les clichés burinés dans le granit ont la vie dure. Dans l’imaginaire collectif, une danseuse de flamenco est plus sexy qu’une Bretonne en coiffe. En apparence. Sa discipline serait plus artistique que la nôtre. C'était il y a vingt ans. L’os dans le pâté, ça reste le garçon. En Bretagne, il est le bigorneau qui colle au rocher. Une histoire de patriarcat donc. Nous autres du Croisty sommes l'exception qui confirme la règle. Nous avons un patrimoine immatériel, un répertoire, qui nous permet de nous détacher de cette phallocratie. Et c'est un capitaine de vaisseau qui en fait le pertinent constat.

« La troupe, vice-championne du Heiva breton », ça vous parle ? Nous non plus. Et pourtant c’est bien de nous autres dont on cause ! Thierry Capblancq, capitaine de vaisseau (si, si !) sur la base militaire de Tahiti, hôte du bagad de Lann Bihoue, à notre sujet, explique dans un communiqué à la presse : « Cette troupe de danses vient du pays Pourlet, une région où ce sont les danseuses qui projettent les hommes en l’air. Ces derniers en profitent pour claquer leurs sabots. Spectaculaire ! » Nos garçons, des hommes canons ? Des hommes objets, montés sur du bois ? La preuve par l'exemple.
Avant de poursuivre, merci de bien vouloir chasser les images impies de vos petits esprits vicieux. Là-bas, c’est écrit dans La Dépêche de Tahiti, Le Télégramme local, ils nous attendent pour une « grande communion » collective. La solennité du propos se dispute le caractère laconique du nom trouvé pour ce grand événement : Premier festival breton de Tahiti. Simple et efficace. Ça a lieu à Pirae, le 31 mars, dans cinq jours. Au programme, initiations aux danses de chez nous, spectacle, fest-noz et eau de source. Et pour réveil dominical : petit-déjeuner entre 5 h 30 et 7 h 30 puis cérémonie œcuménique. Les garçons nous l'ont promis, ils s'y colleront. Dañs ar bleiz. La femme est un loup pour l'homme...


Rendez-vous fin de semaine pour un premier billet et des photos in-situ !

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